Depuis trois décennies au moins, nombreux sont les responsables politiques, économistes patentés ou commentateurs autorisés à dénoncer l’inertie ou l’impuissance du système des Nations unies dont l’échec serait tellement évident qu’il conviendrait de le remplacer par un système plus rationnel et cohérent.
Pourtant dès l’origine, l’exigence de l’organisation d’une gouvernance mondiale responsable et organisée avait été envisagée dans le cadre onusien avec la mise en place d’un Conseil économique et social des Nations unies. Cette même ambition avait présidé à la création dans les années 60 de la Cnuced, époque où les pays en développement, inspirés par les idées de Raùl Prebisch, voulaient rééquilibrer les rapports de force économiques, financiers ou technologiques et anticiper le développement ordonné des pays du Sud dans un contexte de coopération internationale plus équilibrée.
Mais les États occidentaux les plus puissants, Etats-Unis et Grande-Bretagne en tête, ont dès le début des années 1980, organisé le démantèlement de toute superstructure supranationale, la suppression des réglementations «inutiles et superflues», la réduction du rôle et de la place de l’Etat dans le secteur économique, la nécessaire flexibilité du marché du travail, la libération totale des marchés de capitaux et l’éviction de toute institution financière régulatrice.
Le libre jeu du marché devait apporter la réponse à tous les problèmes grâce au génie de Milton Friedman et d’Alan Greenspan, devenus le