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Libération

Mort de Chavez : les Vénézuéliens empêchés de noyer leur chagrin

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publié le 29 mars 2013 à 21h46

«No pase, zona restringuida» («défense de passer, zone interdite»). A l’Automercados Plaza, un supermarché du quartier aisé d’Altamira dans la capitale vénézuélienne, le rayon des alcools est isolé comme une véritable scène de crime en vertu de la «ley seca» («loi sèche») qui proscrit toute vente de spiritueux, selon un calendrier fixé par le ministère de l’Intérieur. Avec de copieuses amendes et même des fermetures judiciaires à la clé pour les contrevenants. «Aujourd’hui, lundi, la vente est autorisée de 11 heures à 18 heures, explique Rafael, un manutentionnaire qui s’évertue à replier les bandelettes de ruban plastifié noir et jaune qui bloquent l’accès aux bouteilles. Mais on remettra tout en place ce soir, et surtout jeudi et vendredi en raison des festivités liées à la semaine sainte.»

Cette mise au régime sec était jusqu’à présent chose entendue deux jours avant la tenue d’élections et lors d’événements religieux. Cela afin d’éviter tout débordement et une recrudescence de la criminalité dans une ville déjà réputée pour son extrême violence et où une bonne centaine de personnes perdent la vie chaque semaine sur la voie publique. Mais depuis le début du mois, une ley seca stricte s’est déjà appliquée durant presque deux semaines pendant la période de deuil consécutive à la mort du président Hugo Chávez. Tous les commerces à travers le pays qui vendent des boissons alcoolisées - bières comprises - sont soumis à cette prohibition. Tave