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Libération
TRIBUNE

L’Irak, dix ans après : une ébauche de renaissance inespérée

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publié le 31 mars 2013 à 19h06

Dans chaque guerre, chaque rupture politique majeure, il y a des gagnants et des perdants. Dans le cas de l’Irak, les gagnants incontestables sont les Kurdes et les chiites qui, ensemble, forment plus de 80% de la population irakienne.

Contrôlant déjà une grande partie de leur territoire, les Kurdes, avec le soutien aérien américain, ont libéré tout l’Irak du Nord, y compris les deux grandes villes de Kirkouk et de Mossoul. Tout en participant au processus de reconstruction de l’Irak, ils ont saisi la chance historique qui leur était offerte de reprendre leur destin en main et d’édifier une société démocratique et prospère, susceptible de servir de modèle au reste de l’Irak et aux 30 millions de Kurdes des pays voisins.

La sécurisation du pays, le développement des infrastructures dont deux aéroports internationaux et des centrales électriques assurant l'autosuffisance énergétique, l'adoption par le Parlement du Kurdistan d'une législation business friendly n'ont pas tardé à attirer des investisseurs internationaux. Tous les enfants sont scolarisés et on compte une vingtaine d'universités dont deux dispensent leur enseignement en anglais. 48% des étudiants sont des étudiantes, et les femmes représentent 30% des membres du Parlement.

Le «boom» économique profite à toute la population même s’il est parasité par des phénomènes de corruption et de népotisme que dénoncent régulièrement une opposition parlementaire robuste et des médias indépendants. Le pluralisme politique,