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Analyse

La Chine s’en va-t-en-mer

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L’expansionnisme maritime de Pékin inquiète ses voisins et exacerbe les tensions dans la région.
publié le 31 mars 2013 à 20h26

La nouvelle crise provoquée par les menaces guerrières de la Corée du Nord risque par contrecoup de mettre en péril les ambitions chinoises dans la région Asie-Pacifique. Depuis des années, Pékin s'efforce d'agrandir sa sphère d'influence maritime et territoriale. Elle se confronte à ce qu'elle perçoit comme une «politique d'endiguement» des Etats-Unis qui, eux-mêmes, profitent des craintes régionales soulevées par les nouvelles percées maritimes chinoises pour renforcer leur présence diplomatique et militaire en Asie-Pacifique - une stratégie que Barack Obama a qualifiée de «pivot vers l'Asie».

Or, la crise qui menace la péninsule coréenne offre, du point de vue chinois, un nouveau «prétexte» aux Etats-Unis et à leurs alliés japonais et sud-coréen et pour contrer son émergence.

Conquête. Les intérêts stratégiques de Pékin s'inscrivent dans le cadre du «rêve chinois» que le président Xi Jinping a proposé à la nation de réaliser dans son discours d'accession au pouvoir, en mars. Xi a associé ce «rêve» à la notion de «renaissance nationale» - ce qui suppose de retrouver la gloire et les frontières de l'empire chinois de naguère. Pour y parvenir, Pékin s'est déjà lancé dans une lente et progressive entreprise de conquête des territoires qu'il estime lui revenir, usant de tactiques qui semblent tirées de l'antique Art de la guerre de Sun Zi.

Les îles Senkaku (ou Diaoyu pour les Chin