C’est coiffé d’un faux chapeau de diplômé, semblable à celui que Mohamed Morsi portait lors de son récent séjour au Pakistan, que Bassem Youssef s’est présenté hier matin devant la Haute Cour d’Egypte, répondant au mandat d’arrêt lancé contre lui la veille. L’humoriste est poursuivi pour insulte au président Morsi, insulte à l’islam et diffusion de fausses informations troublant l’ordre public. La plainte a été déposée par 12 citoyens, conformément à la procédure, et a été validée par le procureur général, qui a ordonné l’arrestation. Au terme d’un interrogatoire de cinq heures, Youssef a finalement été libéré, hier, en échange d’une caution de 15 000 livres (1 700 euros). Il attend désormais les résultats de l’enquête.
Dans son show télé hebdomadaire, Al-Barnameg, diffusé sur la chaîne privée On TV, Youssef tourne en dérision la vie politique égyptienne, n'hésitant pas à s'en prendre à ses figures les plus éminentes, le raïs en tête. Dans les cafés du centre du Caire, son émission est suivie sur écran géant, avec autant d'attention qu'un match de foot, par une jeunesse libérale dépitée par l'évolution politique du pays et qui ne se reconnaît plus dans les leaders de l'opposition. En quelques mois, l'humoriste s'est imposé comme le champion de la satire et le héraut de la liberté d'expression, seul acquis véritable d'une révolution qui tarde à se concrétiser. Mais il irrite les islamistes, qui ne supportent pas ses plaisanteries sur la religion et l'accusent de toujo