Depuis deux semaines, les ONG russes sont sur la sellette. Les autorités semblent avoir initié une grande battue nationale dont les objectifs ne sont toutefois pas clairement formulés. Les enquêteurs du parquet, accompagnés par des agents du fisc et du ministère de la Justice, exigent que les organisations mettent à leur disposition toute la comptabilité, les documents constitutifs, les déclarations fiscales, les documents relatifs à l’origine des financements. Plus de 80 ONG, dans une vingtaine de régions, ont été l’objet de tels contrôles, et la liste ne cesse de s’allonger.
Pavel Tchikov, le président de l'association de juristes Agora, est convoqué aujourd'hui. «Nous avons reçu un fax du parquet, qui exige que je me présente pour donner des explications sur notre activité et fournisse les documents relatifs à nos statuts, comptabilité, financements, explique-t-il. Mais je n'irai pas, et nous ne leur transmettrons aucun document, car nous n'avons enfreint aucune règle et ce contrôle n'est absolument pas justifié.» L'association Mémorial, à Moscou, n'a pas eu le choix. Toute une brigade de contrôleurs a débarqué le 21 mars dans ses bureaux, paralysant le travail pour deux jours. Des inspections ont également eu lieu au siège russe de Human Rights Watch, Amnesty International, Transparency International et d'autres associations de défense des droits de l'homme.
Outil de répression
Si aucun motif officiel n'est fourni, les militants ne doute