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Libération

Un Premier ministre consensuel au Liban

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Proche-Orient . Le sunnite Tammam Salam a la lourde tâche de former un cabinet d’intérêt national.
publié le 7 avril 2013 à 20h36

Le Liban a un nouveau Premier ministre, mais il faudra sans doute attendre de longs mois pour qu’il ait un gouvernement. Signe de la crainte d’une déstabilisation par la guerre civile syrienne d’un pays à l’équilibre confessionnel fragile, le nouveau chef du gouvernement, Tammam Salam, a été désigné à la fois par les groupes parlementaires de l’opposition (antisyrienne), dont il incarne l’aile modérée, que par la coalition jusqu’alors au pouvoir, dont le puissant Hezbollah (prosyrien et pro-iranien).

C’est donc un homme de consensus, issu d’une famille sunnite influente et dont le père fut six fois Premier ministre, qu’ont élu 120 des 128 députés de la Chambre. Mais cette union est purement de circonstances. Elle risque de voler en éclats lors de la formation du cabinet «d’intérêt national» où les observateurs s’attendent à de rudes empoignades entre les différents partis pour s’emparer des ministères.

La nomination de Tammam Salam, un député sunnite de Beyrouth, âgé de 67 ans, membre de la Coalition du 14 Mars (l’opposition, soutenue par les Occidentaux) intervient deux semaines après la démission du gouvernement de Najib Mikati au sein duquel le «bloc» du Hezbollah était très influent. Ce que le parti chiite, totalement engagé dans le soutien au régime de Bachar al-Assad, reprochait à Mikati, qui, lui, s’employait à tenir le Liban à distance de la crise syrienne, c’était de ne pas s’engager assez au côté de Damas. Et de vouloir la prolongation du mandat de son ennemi, le gén