Le président sortant Filip Vujanovic a été proclamé officiellement vainqueur, hier, de la présidentielle monténégrine de dimanche dans la plus petite et la moins peuplée des ex-républiques yougoslaves, avec 52,2% des voix. La veille au soir, les deux rivaux prétendaient tous les deux l’avoir emporté. Vujanovic, le président sortant, affirmait avoir recueilli 51,3% des voix. Criant au «coup d’Etat», son challenger, Miodrag Lekic, chef de file d’une opposition unifiée depuis le début des années 90, soutient au contraire avoir gagné avec 50,5% des voix contre 49,5 à son adversaire.
L’affrontement pourrait virer à la crise politique. La candidature de Filip Vujanovic était déjà contestée, puisqu’il s’agit d’un troisième mandat alors que la Constitution n’en autorise que deux. Après un an de présidence par intérim, ce proche de Milo Djukanovic - l’indéboulonnable homme fort du Monténégro - a été élu en 2003 et réélu en 2008. A 58 ans, celui qui a longtemps été le Premier ministre de Djukanovic, avant de lui céder ce poste quand ce dernier n’a plus pu se présenter, a fait toute sa campagne sur l’entrée dans l’Union européenne. Il est l’homme de la continuité qui va de la séparation en douceur du Monténégro d’avec la Serbie voisine (2006) à la candidature à l’UE (2010) et à l’ouverture des négociations d’adhésion (octobre 2011). Vainqueur des dernières législatives, le parti de Vujanovic et de Djukanovic, le DPS, estime être le seul capable de me