«Le bon peuple a un doux rêve : / Voir Margaret sur la guillotine. / Les gens comme toi m'épuisent. / Quand vas-tu mourir?» Le tout chanté par la voix suave de Morrissey en 1988, dans son premier album solo Viva Hate. L'ex-Smiths, toujours plus opportuniste que gauchiste, venait alors prolonger ce qui, de la fin des années 70 au début des années 2000, est devenu un sous-genre de la pop culture britannique : la chanson anti-Thatcher. L'actuel Premier ministre britannique, David Cameron, qui se dit fan de Morrissey, a dû rater cette chanson-là.
Tube. Lorsque «Maggie» arrive à la tête de la Grande-Bretagne, l'époque est musicalement cruciale : le punk a implosé en vol et laissé derrière lui des groupes prêts à en découdre. The Clash est de ceux-là, qui étouffe l'année 1979 avec The Guns of Brixton, qui scande la montée des tensions entre la jeunesse et la police dans un pays toujours plus conservateur. Les émeutes suivront la chanson pendant les années 80.
Dans cette scène post-punk, les plus acharnés sont toutefois les anarchistes de Crass, qui attaquent la Première ministre de front en pleine guerre des Malouines, en 1982, dans leur chanson How Does it Feel : «Ça fait quoi d'être la mère d'un millier de morts ? […] Tu n'as jamais voulu la paix, depuis le début tu cherch