S’il y a bien une chose qui énerve Andreas Christou, c’est qu’on surnomme sa ville «Limassolgrad». L’énergique maire de la deuxième cité chypriote en a marre qu’on ne lui parle plus que des Russes de Limassol. Depuis que la petite république a été placée sous plan de sauvetage européen, les Chypriotes redoutent que le départ des Russes, ou plus exactement de leur argent, n’achève de les plomber.
Chypre, 840 000 habitants, compterait entre 30 000 et 40 000 résidents russes, selon des chiffres annoncés par l'ambassadeur russe à Nicosie en 2012. Ils ne sont pourtant que 9 000 à s'y déclarer officiellement, selon le recensement de 2011. A Chypre, un Russe heureux serait-il un Russe caché ? Environ la moitié d'entre eux résident dans la ville côtière de Limassol, où ils ont afflué dans les années 90. Le maire, lui-même russophone et russophile - il a fait ses études à Moscou, comme l'ex-président chypriote Dimitris Christofias -, relativise : «On a plus de Britanniques ou d'Allemands que de Russes. Ces derniers sont peut-être plus voyants, parce qu'ils ont souvent de grosses maisons et de grosses voitures. Mais tous les étrangers de Limassol ne sont pas russes et tous les Russes ne sont pas riches ! Il y a beaucoup de petits employés.»
Une Baltika devant un match du Spartak Moscou
A Limassol, l’empreinte russe est partout. Le long de la route du bord de mer, entre le vieux port et le nouveau, les enseignes, menus de restaurants, annonces immobilières sont traduits en russe. Des discussions en russe s’échappent des ter