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Libération
Reportage

L’île où «on peut voir la Corée du Nord en face»

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A une douzaine de kilomètres des côtes adverses, Baengnyeong, désignée comme cible par Kim Jong-un, est désertée par les touristes. Les habitants, eux, demeurent stoïques.
Des marines sud-coréens surveillent les côtes lors d'un exercice militaires sur l'île de Baengnyeong, le 8 août 2010. (Photo Yonhap. AFP)
publié le 9 avril 2013 à 20h56

C'est une atmosphère de bout du monde qui règne sur la route vallonnée longeant la côte nord de l'île sud-coréenne de Baengnyeong, à portée des missiles de son voisin communiste. D'un côté, s'égrènent des rizières qui semblent à l'abandon et des bâtiments en construction de l'armée sud-coréenne . De l'autre, les postes militaires et bunkers viennent rompre la ligne continue des fils barbelés face à la mer. «Quand la météo est bonne, on peut voir la Corée du Nord en face», témoigne un soldat sur le port de Gobong. Depuis cette île sud-coréenne de la mer Jaune, le Nord n'est en effet qu'à une douzaine de kilomètres. Incheon, le port sud-coréen le plus proche, est par contre à cinq heures de bateau quand la météo est au beau fixe.

Camions. L'île de 46 kilomètres carrés, célèbre pour ses plages et ses majestueuses formations rocailleuses, est désertée par les touristes depuis que le leader nord-coréen, Kim Jong-un, l'a désignée comme prochaine cible. Et les menaces du régime communiste à l'encontre de Séoul et de l'allié américain ne cessent de s'intensifier.

A Baengnyeong, les camions militaires sont désormais bien plus nombreux que les cars de touristes. Si les chiffres exacts ne peuvent être dévoilés, près de 4 000 soldats seraient stationnés sur cette île, aux côtés des 5 500 habitants. «Je réalise le danger, mais je dois avouer que je ne le prends pas au sérieux. Cela fait si longtemps que ces menaces perdurent», confie