L'un des pires cauchemars de la planète semble être en train de se réaliser sous nos yeux : un énigmatique dictateur de 30 ans, doté depuis peu de tous les pouvoirs dans un pays ultramilitarisé et fanatisé, où le culte du chef a été érigé en religion d'Etat, serait à deux doigts d'utiliser l'arme atomique. «La volonté de l'armée et du peuple de mener la bataille finale […] en annihilant jusqu'au dernier les agresseurs et les provocateurs avec la puissance extraordinaire de l'arme nucléaire est inébranlable», tempêtait lundi encore l'appareil de propagande de Kim Jong-un, petit-fils du fondateur de la dynastie rouge nord-coréenne.
L'un des premiers gestes du jeune despote après son accession au pouvoir à la mort de son père, Kim Jong-il, en décembre 2011, fut d'inviter la poignée d'ambassadeurs étrangers en poste à Pyongyang dans un parc d'attraction qu'il inaugurait, en s'élançant, hirsute, sur un manège de montagnes russes. Voilà quelques jours, ces mêmes diplomates se sont vus invités à quitter le pays car Pyongyang «ne pourrait plus assurer leur sécurité». Dans de grotesques mises en scènes qui rappellent certaines scène du film le Dictateur de Charlie Chaplin, l'agence officielle KCNA a dernièrement montré des images de l'ardent et juvénile «respecté Cher Leader», l'air songeur devant une grande carte du Pacifique, où des cibles avaient été piquées de petits drapeaux jaunes et verts. La télévision a diffusé un montage vidéo encore plus