«Cette traque est insupportable. Nous insulter et nous menacer sous nos fenêtres, cela rappelle l'Allemagne nazie», a explosé Esteban González Pons, député conservateur et un des dirigeants du Parti populaire (au pouvoir). A l'en croire, des dizaines d'Indignés ont tambouriné pendant près d'une heure à son domicile valencien, alors même que ses enfants, «terrorisés», se trouvaient à l'intérieur. «Ce ne sont plus des protestations mais du harcèlement, une atteinte à l'intimité inacceptable», insiste-t-il.
Depuis la mi-mars, en raison du drame des expulsions immobilières (250 000 exécutées depuis 2007), des Indignés ont majoritairement manifesté leur colère sur les places des grandes villes. Mais ils l'ont aussi fait devant les villas ou appartements d'une vingtaine de députés populares. C'est là l'objet d'une polémique enflammée : où termine le droit de manifester et où commence l'atteinte à la vie privée ? Le gouvernement conservateur (dont les députés sont visés par cette grogne) estime que la ligne rouge a été franchie. Hier, le secrétaire d'Etat à la Sécurité, Francisco Martinez, a annoncé que l'«inviolabilité du domicile sera garantie par les forces de l'ordre sur 300 mètres».
A l'origine de ces protestations figurent des collectifs très organisés, présents dans une quarantaine de villes : les plataformas anti desahucios, PAH. Ils se sont constitués depuis deux ans, au rythme, chaque fois plus accéléré, des expulsions i