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Les eurosceptiques allemands font leur parti

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Euro . Des conservateurs fondent «Alternative für Deutschland». Ils prônent un retour au Mark.
publié le 10 avril 2013 à 21h36

Tous ceux qu'exaspère en Allemagne le mot d'ordre d'Angela Merkel - «pas d'alternative au sauvetage de l'euro» - pourront compter à partir de dimanche sur un nouveau parti eurosceptique, Alternative für Deutschland («alternative pour l'Allemagne»). Les fondateurs d'AfD - rassemblement hétéroclite de déçus de la démocratie chrétienne - appellent leurs fidèles à se réunir dimanche pour le congrès fondateur. Leur mot d'ordre : soit les pays en difficulté quittent la zone euro, soit l'Allemagne retourne au Mark. AfD veut une Europe d'Etats souverains et engager la lutte contre la bureaucratie bruxelloise. Ses revendications sur le terrain de la politique intérieure sont plus classiques : le retour à une politique «favorable aux mères de famille», et une réforme des lois sur l'immigration.

Brebis galeuses. Alexander Gauland est nerveux ces derniers jours. 72 ans, cheveux blancs, veste de tweed, le cofondateur d'AfD est à la fois satisfait et inquiet. Content du succès inespéré de son initiative : en quelques mois, il a recruté 6 000 membres. Mais il craint d'être dépassé par le succès.

Les adeptes de son parti se recrutent par centaines dans les rangs de la CDU et du FDP, mais il a déjà fallu exclure quelques brebis galeuses, tout droit venues de l'extrême droite. Alexander Gauland lui-même vient du camp conservateur : entré au Parti chrétien démocrate voici cinquante ans, membre du cabinet conservateur du Land de Hesse dans l