Menu
Libération
grand angle

Les flammes qui ont réveillé Naples

Article réservé aux abonnés
Le 4 mars, la Città della scienza partait en fumée. Un acte criminel touchant le seul bâtiment en activité sur l’ancien site industriel de Bagnoli dont l’impossible réhabilitation symbolise les lenteurs de la ville. Mais l’incendie pourrait aussi avoir agi comme un électrochoc.
publié le 10 avril 2013 à 19h06

Le site industriel de Bagnoli, un quartier périphérique de Naples, est plongé dans une désolation sans retour. Usines désertées depuis vingt ans, hauts fourneaux de l’ex-Italsider toujours en attente de démantèlement, base militaire de l’Otan abandonnée, sous-sol et nappe phréatique entièrement pollués par les métaux lourds et l’amiante, plage transformée en dépotoir… La liste des nuisances est longue sur cette zone de 1 000 hectares située juste en face de la presqu’île de Nisida et qui fut au début du siècle dernier une des plus belles plages de Naples. Le seul espoir de cet endroit sinistre était représenté jusqu’ici par la Città della scienza, timide réplique de la Cité des sciences de la Villette à Paris et inaugurée en 2001, avant qu’elle ne disparaisse dans un incendie le 4 mars.

Pour quelle raison un site de 12 000 m2 qui accueillait près de 350 000 personnes par an et qui était une des destinations privilégiées des écoliers de la métropole du sud de l'Italie a-t-il pu partir en fumée ? Aujourd'hui, il n'y a aucun doute sur l'aspect criminel de l'incendie. Mais qui avait intérêt à le provoquer ? La police planche toujours sur une enquête des plus complexes où à peu près toutes les éventualités ont été étudiées. Quatre pistes ont été retenues par les enquêteurs. Une première, interne à la Fondation Idis qui gère le site. Une deuxième, liée directement aux intérêts de la Camorra. Une autre, qui pourrait mener à une escroquerie à l'assurance (la Città est assu