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Décryptage

Mali : un premier retrait sur la pointe des pieds

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Une centaine de soldats français ont quitté le pays mardi. Le prélude à un désengagement que Paris espère rapide mais qui reste incertain.
Des soldats du 126e régiment d’infanterie à une centaine de kilomètres au Nord de Gao,le 8 avril. (Photo AFP)
publié le 10 avril 2013 à 20h16
(mis à jour le 11 avril 2013 à 17h39)

Trois mois après le lancement de l’«opération Serval» au Mali, le 11 janvier, l’armée française estime avoir atteint l’essentiel de ses objectifs, hormis le sauvetage des otages dont le sort demeure inconnu. Paris, qui vient d’entamer le retrait très progressif de ses troupes, compte sur le déploiement d’une opération de maintien de la paix des Nations unies et l’accélération du processus de réconciliation politique à Bamako pour éviter l’enlisement.

Une opération hors norme

Mobilisant 4 000 hommes (6 000 en intégrant les troupes prépositionnées dans la région), l'opération Serval est la plus importante menée par la France «depuis cinquante ans», déclare un haut gradé. Autrement dit, depuis la guerre d'Algérie. Cette intervention, qui à ce jour s'est soldée par la perte de cinq hommes et une dizaine de blessés seulement côté français, marque d'ailleurs un tournant majeur dans les relations entre les deux pays : Alger a autorisé l'armée française à ravitailler par convois ses troupes déployées dans le Nord-Mali depuis le Sud algérien. Une grande première. Pour rassurer les autorités locales, Paris a pris soin de les prévenir en amont du calendrier de ses opérations menées le long de la frontière, et les deux pays ont échangé des renseignements.

L'état-major estime avoir démontré la nécessité de disposer de forces prépositionnées sur le continent pour agir vite : au Sénégal, en Côte-d'Ivoire, au Tchad. En quelques semaines, les hommes de Serval ont repris aux groupes jihadistes les principales