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Interview

Venezuela : «Chávez a créé une société soumise»

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Mort d'Hugo Chávez, icône révolutionnairedossier
La députée Maria Corina Machado, figure de l'opposition, ne se fait guère d'illusions sur la victoire dimanche prochain du président par intérim Nicolas Maduro, une «marionnette» selon elle.
publié le 10 avril 2013 à 13h33

Maria Corina Machado, 45 ans est une farouche opposante à l’actuel gouvernement vénézuélien. Cette députée de l’Etat de Miranda (jouxtant Caracas), fille d’un puissant industriel, était proche des secteurs de droite qui ont vainement tenté de renverser le président Hugo Chávez en avril 2002. Elle fonde l’année suivante le mouvement Sumate en faveur d’un référendum révocatoire qui se tiendra quelques mois plus tard mais où Chavez sera conforté dans ses fonctions. Chouchoute de l’ancien président nord-américain Georges W. Bush qui l’a amicalement reçue à la Maison blanche en 2005, elle a été inquiétée par la justice au Venezuela pour un financement de son mouvement par le National endowment for democracy (NED) qui dépend du département d’Etat nord-américain.

En février 2012, Machado s’est présentée à la primaire organisée par l’opposition pour élire son candidat qui devrait affronter Hugo Chávez dans les urnes à la présidentielle. Les électeurs de la Mesa de la unidad démocratica – MUD, une alliance éclectique d’une trentaine de partis qui va d’une gauche déçue du «chavisme» (Podemos) à une droite musclée (Primero justicia) en passant par le centre-droit (Copei) ou gauche (Accion democratica)- lui ont préféré Henrique Capriles Radonski. Ce dernier finalement été défait le 7 octobre 2012 par le Président décédé début mars d’un cancer, mais a réussi à engranger 6,3 millions de voix sur son nom. Il sera opposé le 14 avril dans un nouveau round électoral au dauphin désigné de Cháve