Menu
Libération

Un pays qui doit faire sa nouvelle révolution

Article réservé aux abonnés
Lutte de pouvoir, insécurité écrasante, finances à marée basse… le nouvel élu devra s’affirmer et convaincre.
publié le 12 avril 2013 à 21h56

La mort du président Hugo Chávez, le 5 mars, a laissé un immense vide politique au Venezuela. Depuis quinze ans - plus si l'on tient compte de sa tentative de coup d'Etat en 1992 -, les innombrables apparitions publiques, discours interminables ou décisions tonitruantes du Comandante rythmaient la vie d'un pays détenteur des plus grandes réserves de pétrole au monde. Son successeur - le dauphin désigné et favori des sondages, Nicolás Maduro, ou l'opposant Henrique Capriles Radonski - devra avant tout imposer sa personnalité face à l'image idéalisée, voire béatifiée, du défunt líder.

Les duellistes ont d'ailleurs chacun à leur manière rendu hommage à Chávez. Maduro en le nommant plusieurs dizaines de fois par jour durant sa campagne et enreprenant textuellement son programme pour la législature 2013-2019 sous l'appellation «Testament politique du commandant Hugo Chávez». Capriles en reconnaissant son apport à l'histoire du pays et en le créditant «d'avoir mis la pauvreté au centre du débat national».

Un vide politique post-Chávez

N’est pas Chavez qui veut. Le président disparu, patron tout-puissant du Parti socialiste uni du Venezuela (PSUV), chef respecté d’une armée dont il était issu et tribun charismatique adulé par de larges franges de la population dépassant le simple clivage riches-pauvres, jouissait d’une autorité incontestée. L’élection de Maduro, dimanche, porterait au pouvoir son ex-ministre des Affaires étrangères (2006-2012), bombardé vice-président puis dauphin de la