Les gardes sont intervenus avant l'aube, vers 5 heures du matin samedi, armés comme pour la guerre. Les détenus ont répondu à coups de manches à balai et de bouteilles d'eau. Plusieurs balles en caoutchouc ont été tirées, blessant au moins un prisonnier, «au flanc», a précisé un porte-parole de l'armée. Le camp numéro 6 de Guantánamo, où les détenus les plus «dociles» étaient autorisés à vivre en communauté, a été le théâtre ce week-end d'une vraie bataille rangée qui a duré plusieurs heures, selon les récits très parcellaires des militaires.
Le camp, qui se trouve dans la partie de Cuba occupée par une base américaine, est toujours tenu loin des regards des journalistes et même des avocats des captifs, qui n’y ont qu’un accès très limité. Le raid s’est déroulé juste après le départ d’observateurs du Comité international de la Croix-Rouge, qui venaient d’y passer trois semaines.
«C'est sans précédent, s'indigne l'avocat Carlos Warner, qui représente onze prisonniers. On n'avait encore jamais vu tirer ainsi sur plusieurs détenus, et ceci soi-disant pour assurer leur sécurité !»
«Obéissants». Plus de quatre ans après que Barack Obama a promis de fermer ce camp qui opère dans le non-droit le plus total, ce raid rappelle que l'heure est plus que jamais au désespoir à Guantánamo.
C’est pour briser un important mouvement de grève de la faim que les militaires sont intervenus ce week-end. Ils ont mis fin au régim