«Ces résultats nous obligent à une profonde autocritique. Il est contradictoire que des pauvres aient voté pour leurs exploiteurs.» Quelques minutes après le résultat de la présidentielle vénézuélienne, dans la nuit de dimanche à lundi, l'attaque à fleuret à peine moucheté est venue de Diosdado Cabello via Twitter. Le président de l'Assemblée nationale et vice-président du puissant Parti socialiste uni du Venezuela (PSUV, au pouvoir) a tenu à se démarquer ainsi du piètre score de Nicolás Maduro, proclamé hier président de la République bolivarienne du Venezuela avec 50,66 % des suffrages. Très loin derrière les résultats électoraux auxquels avait habitué depuis quatorze ans l'ex-président Hugo Chávez, décédé le 5 mars.
La déclaration de Cabello, un ancien officier fidèle à Chávez qui passe pour avoir le soutien des militaires, sonne comme un coup de semonce pour le nouveau chef de l'exécutif, qui doit désormais tenter de recoller les morceaux d'un pouvoir éclaté. Cabello d'un côté, et certains poids lourds du régime, comme Rafael Ramírez, ministre du Pétrole ; de l'autre, les cadres du PSUV, et notamment les gouverneurs de 21 Etats vénézuéliens tombés dans l'escarcelle du parti en décembre 2012, ou les membres de la famille de l'ancien président, qui détiennent aujourd'hui chacun une parcelle de l'autorité exercée jusqu'alors par le seul Hugo Chávez. Ce qui devrait notamment conduire Nicolás Maduro à un exercice de corde raide pour la composition de son gouvernement.