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Las Vegas en Castille : l’évêque dénonce l’enfer du jeu

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publié le 15 avril 2013 à 23h01

«Le megacasino va supposer un coût moral et social très élevé. C'est un projet dont le seul but est de stimuler les jeux de hasard, avec toutes ses conséquences.» Pour le prélat Joaquin Lopez Andujar, ces conséquences correspondent à trois fléaux : «Prostitution, consommation de drogues et blanchiment d'argent.» L'évêque de Getafe, grosse ville de la banlieue sud de Madrid, ne décolère pas contre «EuroVegas», une cité du jeu et des congrès qui va être édifiée par le magnat américain Sheldon Adelson, 14e fortune mondiale. Le multimilliardaire, qui a étendu son empire de Las Vegas à l'Asie (Macao et Hongkong), jouit d'une réputation sulfureuse, car ce «roi des casinos» aurait drainé des mafias, au point d'être visé par la justice nord-américaine.

Après un an d’atermoiements, le septuagénaire Adelson a choisi la banlieue de la capitale espagnole pour y implanter une réplique européenne de Las Vegas, baptisée EuroVegas, dont les travaux devraient commencer d’ici à la fin de l’année. De source officielle, l’investissement global atteindra la mirifique somme de 16 milliards d’euros. Dans un premier temps, d’ici à 2017, l’apport du magnat américain sera de 6,7 milliards d’euros. Toujours selon ces prévisions enthousiastes, EuroVegas permettra la création de dizaines de milliers d’emplois (44 000 en quatre ans).

Depuis le début, les conservatrices autorités madrilènes, tant régionales que municipales, sont aux anges, persuadées qu’une partie du chômage loc