Rues vides et présence policière renforcée : au lendemain du vote contesté, l'ambiance est électrique au Venezuela. Devant le palais présidentiel de Miraflores, les socialistes sont restés toute la nuit de dimanche à lundi «pour protéger la démocratie et l'héritage de Hugo Chávez», tout en chantant «la droite ne reviendra pas» et en lançant des feux d'artifice. Moises Corales, un ingénieur en métallurgie, est arrivé plus d'une heure avant l'issue du vote : «Si les opposants sortent cette nuit, ils sauront qui trouver.»
Dans les quartiers riches acquis à l'opposition, les premières manifestations de carceroles, ces personnes qui tapent sur des casseroles, se sont fait entendre dès minuit. Certains ont aussi brûlé quelques pneus, à l'annonce des résultats.
La plupart des sympathisants de Henrique Capriles sont restés chez eux, craignant l'affrontement physique. «Il ne faut pas tomber dans la provocation», argumente l'architecte Ildefonso Novoa. «Le gouvernement ne garantit pas la sécurité des opposants», accuse Victor Alexis Malave, un employé de banque pro-Capriles. Depuis dimanche soir, la capitale, Caracas, appartient en effet aux révolutionnaires.
«Motards». La journée électorale avait été très calme, malgré quelques tensions. «Tout est tranquille, il y a quelques groupes de motards qui tournent pour nous intimider, mais ils ne font peur à personne», déclarait ainsi dimanche B