Comment se défendre contre un agresseur lorsqu’on est une femme en Inde ? L’affaire du viol collectif de New Delhi, en décembre, avait conduit à de nombreuses initiatives : prototype de montre antivol qui alerte la police, distribution de couteaux et de sprays de poivre à Bombay par un parti politique, cours d’arts martiaux dans les écoles, couvre-feu le soir pour les étudiantes… Alors que la législation en matière de viol a été durcie récemment, les crimes sexuels continuent d’alimenter les pages des journaux en faits divers.
Révoltée par cette situation, Manisha Mohan, 20 ans, élève ingénieure dans une université réputée de Chennai (sud-est), a décidé de plancher avec deux autres camarades sur un dispositif imparable pour que les femmes puissent garder leur liberté de mouvement. Car, après l'affaire de New Delhi, la jeune fille a bien senti le danger, celui que les femmes soient restreintes dans leur vie quotidienne. «Il fallait trouver une arme qui ne puisse pas se retourner contre la victime, explique-t-elle. Un couteau ou une bombe de poivre ne servent à rien, chacun sait que les hommes sont plus forts physiquement.» Manisha Mohan discute alors avec les étudiantes de sa résidence universitaire, dont certaines ont été agressées. Vient alors l'idée d'un sous-vêtement électrifié qui mettrait l'assaillant hors d'état de nuire… «Le point commun des agressions dont nous avons entendu parler, c'est que toutes les victimes avaient d'abord été agrippées à la