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TRIBUNE

Les danseurs occupent la rue arabe

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par Gilles Jobin, Chorégraphe
publié le 16 avril 2013 à 19h06

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Si le «printemps arabe» a déclenché un véritable tsunami politique, une autre révolution, celle des corps, est en cours et c’est la danse qui en est l’un des principaux vecteurs. On assiste en ce moment dans les rues de Tunis ou du Caire à la revendication d’un espace démocratique à travers «les signes de la danse» où les corps en mouvement revendiquent la liberté et la démocratie. Danseurs urbains et contemporains se retrouvent ensemble dans la rue, devant les souks ou lors des manifestations, parfois sous les gaz lacrymogènes pour défendre la liberté. La force d’évocation silencieuse de la danse se trouve ainsi au centre du débat démocratique dans les pays arabes.

Quand Besma Khalfaoui*, la veuve du syndicaliste tunisien Chokri Belaïd assassiné le 6 février 2013, vient à Genève quelques semaines après l'assassinat de son mari, elle déclare dans la presse que «des jeunes à Tunis utilisent en ce moment la danse, dans la rue, comme moyen de résistance. C'est ce type d'action que nous allons soutenir (1)». C'est le message du corps, la danse des signes que Basma Belaïd revendique car