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Analyse

Italie : Beppe Grillo, le défi à la gauche

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En ayant longtemps refusé une alliance, le chef du M5S a forcé Pier Luigi Bersani à soutenir, pour le poste de chef d’Etat, un candidat avec Berlusconi.
Beppe Grillo à Rome le 22 février. (Photo AFP)
par Eric Jozsef, Correspondant à Rome
publié le 18 avril 2013 à 22h26

«Le Parti démocrate est en train de se suicider.» Pour une fois, le comique Beppe Grillo ne plaisante plus. En choisissant, contre l'avis d'une bonne partie de ses troupes, de désigner un candidat commun avec Silvio Berlusconi pour la présidence de la République en la personne de Franco Marini (lire ci-contre), le secrétaire du principal parti de gauche, Pier Luigi Bersani, a sans doute enclenché un mécanisme d'autodestruction.

Mais le leader du Mouvement Cinq Etoiles (M5S) a largement contribué à allumer la mèche. A l’issue d’une consultation en ligne de ses militants, l’humoriste a en effet proposé la candidature de Stefano Rodotà. Agé de 80 ans, ce juriste de renom est un ancien député progressiste très populaire à gauche pour sa compétence et sa probité.

Du coup, une partie des élus démocrates, poussés par leur base, ont choisi de ne pas respecter la discipline de parti. D'autant que Beppe Grillo, qui, jusqu'à présent et depuis les élections de février, avait rejeté toutes les avances de Bersani pour former une majorité au Parlement, au point de le renvoyer dans les bras de la droite de Berlusconi, a finalement lancé, mercredi, à l'adresse du premier secrétaire démocrate : «Si vous votez avec nous pour le président de la République, nous pourrons discuter. Ce serait un premier pas pour gouverner ensemble.» Trop tard, selon la direction du PD, qui dialogue avec la droite et le centre pour sortir le pays de l'impasse de l'ingouvernabilité.

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