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Libération
Forum de Marseille

La Syrie, «zone noire» pour l’information

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publié le 18 avril 2013 à 19h06

La kalachnikov et le téléphone portable, ce sont aujourd'hui les deux armes du combattant syrien. L'usage de la kalachnikov, cela va de soi. Le téléphone permet lui aux combattants, à l'issue de la bataille ou au beau milieu d'un affrontement, de photographier ou filmer les morts et les ruines, les blessés et les prisonniers, les crimes abominables de l'adversaire, voire leurs propres exactions. Avant de les mettre en ligne sur YouTube, où le monde entier pourra regarder presque en temps réel les horreurs de la guerre civile. Cela ne s'était jamais vu. Le paradoxe étant qu'on n'a jamais eu autant de clichés sur une guerre et aussi peu d'informations alors qu'elle apparaît comme la première grande tragédie du XXIe siècle. La raison en est simple : ces photos de combattants montrent l'horreur mais sans le recul ou l'analyse qui permettraient de les comprendre. Ce sont des photos de pure propagande, même si ce dont elles témoignent reste capital. Car, de plus en plus, le conflit syrien est devenu la «zone noire» de l'information. Depuis le début de la révolte, il y a deux ans, 21 journalistes ont déjà été tués ; parmi eux, quatre Français. A cela, il faut ajouter plus d'une cinquantaine de «journalistes activistes» qui, face aux restrictions imposées à la presse indépendante par un régime qui ne donne quasiment aucun visa, se sont armés de caméras pour témoigner. Dans les zones rebelles, la «couverture» des événements est devenue encore plus difficile à cause de la m