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Libération
Forum de Marseille

Libye, une profession qui part de zéro

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Muselés sous Kadhafi, les médias doivent s’inventer de nouveaux cadres mais aussi se former.
publié le 18 avril 2013 à 19h06

Pas de carte de presse, pas d'encadrement législatif. En Libye, le journalisme est une profession «qui se cherche et a tout à construire après les années de propagande sous Kadhafi», selon les observateurs. Depuis la révolution de février 2011, le vent nouveau de la liberté d'expression apporte avec lui moult questions sur la pratique, les missions et la déontologie d'un métier sans véritable histoire, ni figure à prendre en modèle. «Aujourd'hui, en Libye, il n'y a pas de vrai journalisme qui soit crédible, impartial et transparent», affirme Ashraf Abdul Wahab, journaliste au Libya Herald. Né sur la Toile le 17 février 2012, un an après le début du soulèvement citoyen, le titre existe en mensuel papier depuis deux mois.

Les études de journalisme dans les facultés n'étant pas développées, beaucoup ont usé d'autres voies pour entrer dans les rédactions créées après la révolution. Ashraf Abdul Wahab a étudié l'informatique à Malte avant de collaborer, en mai 2011, au bureau du Daily Telegraph en Libye. «Je préfère les sujets politiques, législatifs ou économiques à ceux sur le sport, l'art ou la mode», dit celui qui a de fait appris son métier sur le tas.

Militantisme. Pour pallier le manque d'expérience des journalistes dont la vocation est souvent issue du militantisme révolutionnaire, une ONG internationale, Institute for War and Peace Reporting (IWPR), propose depuis mai des formations à l'adre