L’ex-président pakistanais Pervez Musharraf pensait accomplir une simple formalité administrative en se rendant, hier, devant une cour de justice d’Islamabad. Mais loin de prolonger la liberté sous caution dont il bénéficie depuis son retour au Pakistan, le 24 mars, le juge a ordonné son arrestation. Musharraf n’a pas attendu qu’on lui passe les menottes, préférant s’éclipser du tribunal sous la protection de ses gardes du corps et disparaître dans son 4 x 4 noir devant des policiers stupéfaits. Il est depuis retranché dans sa villa de la banlieue d’Islamabad, protégé par des forces anti-émeutes.
Meurtres. Cet épisode rocambolesque clôt, au moins temporairement, l'éventualité du retour en politique de celui qui a dirigé le Pakistan de 1999, date de son coup d'Etat, à sa démission, en août 2008. Lassé de son exil à Dubaï, le «général Musharraf» voulait participer aux législatives du 11 mai en tant que chef de l'All Pakistan Muslim League (APML), un petit parti qui prône le redressement de l'économie et le renforcement des capacités de l'armée.
Cette tentative de retour était loin d'être gagnée. A 69 ans, l'ex-président est mis en cause pour les meurtres du chef indépendantiste de la province du Baloutchistan, Akbar Bugti, et de l'ancienne Première ministre Benazir Bhutto. Des avocats tentent également de convaincre la Cour suprême de le juger pour «trahison» pour avoir imposé l'état d'urgence en 2007 et fait emprisonner plusieurs j