Dans le jargon des spécialistes de l'antiterrorisme, on les appelle «loups solitaires». «Ce sont des terroristes extérieurs à un groupe organisé qui s'exaltent et se radicalisent dans leur coin, trouvant leur cible et les techniques qu'ils utiliseront à partir de liens noués sur la Toile», explique Jean-François Daguzan, directeur adjoint de la Fondation pour la recherche stratégique. Les frères Tsarnaev, les deux jeunes d'origine tchétchène suspectés d'être les responsables des attentats de Boston, correspondent à ce profil, même s'il faut encore rester prudent. La geste sanglante de Mohamed Merah rappelle qu'un jeune autoradicalisé peut aussi être très bien connecté au jihad global et passer sous les écrans radars. «On peut imaginer qu'ils se sont construits un Caucase imaginaire dans leur exil américain et vouloir ainsi mourir en martyrs», analyse Jean-François Daguzan.
Fracassantes. Les guerres menées entre 1994 et 2000 par Moscou contre la petite République indépendantiste caucasienne peuplée d'à peine 1 million d'habitants, puis l'interminable répression russe, ont fait, selon les ONG de défense des droits de l'homme, entre 100 000 et 250 000 morts. Aucun autre peuple musulman n'a été ces dernières décennies aussi systématiquement massacré par une puissance occupante. Mais la cause tchétchène mobilise peu, y compris parmi les groupes islamistes radicaux qui préfèrent des luttes plus médiatisées. Les indépendantiste