«Je respecte tout à fait le droit à l'information, mais je suis soucieux de pouvoir préserver des vies. Il y a des moments, moins on en dit, plus on en fait.» Après la libération des Moulin-Fournier, le président de la République, François Hollande, s'est montré réticent vendredi à évoquer le sort des otages français encore retenus au Sahel. Avec le non-paiement de rançon - une rupture après vingt-cinq ans de pratiques fermant les yeux sur les versements officieux d'argent -, cette discrétion à toute épreuve est l'un des deux piliers de la doctrine Hollande en matière d'otages. Les Moulin-Fournier ont été enlevés le 19 février. Et de fait, leurs proches ayant accepté ces règles, leur cas a été très peu médiatisé.
«Faire tout ce qui est possible, en dire le moins possible : c'est le plus sage d'un point de vue stratégique et le plus conforme à l'intérêt même des familles que la médiatisation expose et fragilise», souligne-t-on à l'Elysée. Cette politique du silence-radio le plus complet possible a été encore plus flagrante la semaine dernière quand les autorités françaises ont annoncé la libération de deux compatriotes en Afghanistan, officialisant du même coup… leur enlèvement, tenu secret depuis l'hiver par l'Elysée et le Quai d'Orsay.
Sécurité. Pierre Borghi, ancien logisticien humanitaire revenu à Kaboul pour un projet photo, avait été capturé le 28 novembre. Charles Ballard, directeur financier de l'ONG Acted