Pour tenter de sortir le pays du bourbier politique, les parlementaires italiens ont finalement décidé de repousser l'âge du départ à la retraite à 95 ans. Samedi, 738 des 1007 grands électeurs ont ainsi demandé au président de la République, Giorgio Napolitano, qui fêtera en juin ses 88 ans, de rempiler pour sept années. L'ancien communiste, élu une première fois en 2006, n'avait pourtant pas fait mystère de sa volonté de quitter le palais du Quirinal. Début mars, en voyage officiel à Berlin, il avait clairement repoussé l'idée d'un second mandat : «Les pères de la Constitution ont pensé à un seul septennat, notamment pour une question d'âge.»
Sauf que les pères de la Constitution n’avaient pas envisagé un blocage politique total comme celui issu du scrutin de fin février, avec l’impossibilité de former une majorité au Sénat, une gauche complètement divisée et parsemée de traîtres, un tribun populiste comme Beppe Grillo qui souffle sur les braises, le tout sur fond de crise économique et sociale sans précédent depuis 1945.
Sortie du chapeau
«Président, le pays est en train de s'écrouler», l'ont supplié samedi les délégués des régions, après Silvio Berlusconi pour la droite, Mario Monti pour le centre et Pier Luigi Bersani pour la gauche. «Je ne peux me soustraire à assumer cette responsabilité envers le pays», a lâché le vieux président qui a demandé en échange aux formations politiques de faire également preuve de sérieux. En cl