La visite au Proche-Orient du secrétaire d’Etat américain témoigne d’une nouvelle phase dans l’engagement américain sur le dossier syrien. Mais il ne signifie pas pour autant que les Etats-Unis vont apporter une aide militaire significative à la rébellion, au grand désespoir de ses représentants à l’extérieur du pays. Samedi, à Istanbul, John Kerry a certes annoncé le doublement de l’aide américaine, mais celle-ci ne permettra pas pour autant aux insurgés de faire pencher la balance militaire en leur faveur. Avec ses 123 millions de dollars (94 millions d’euros) supplémentaires, l’enveloppe va s’élever à 250 millions.

Il reste que cet équipement sera «non létal», comme l'a précisé le communiqué du département d'Etat. Vendredi, un responsable américain avait indiqué que cette aide pourrait comprendre les gilets pare-balles et des lunettes à vision noctune. Antérieurement, les Américains avaient évoqué la livraison de véhicules blindés et de matériel de communication sophistiqué. On est très loin des ventes d'armes de la Russie et de l'Iran aux troupes de Bachar al-Assad.

Il y a pourtant urgence. John Kerry l'a volontiers admis, lors d'une conférence de presse : «Nous sommes aujourd'hui à un moment critique et c'est ce qui nous a amenés ici. Les enjeux en cause en Syrie ne peuvent être plus clairs : l'utilisation d'armes chimiques, le massacre de la population par des missiles balistiques et le recours à d'autre armes de destruction massive.» «Ce conflit dé