Le président Giorgio Napolitano, nouvellement réélu, a exhorté lundi les forces politiques à s'atteler «sans tarder» à la formation d'un gouvernement, en dressant un réquisitoire sans concession contre leurs carences «impardonnables» et leur «surdité».
Dans un discours d'investiture musclé, le chef de l'Etat âgé de 87 ans, réélu pour sept ans, a promis son «impartialité» dans la tâche difficile de rebâtir la confiance dans une classe politique en miettes, incapable de s'entendre pour sortir la troisième économie de la zone euro de la crise. En cas d'échec, il a fait allusion à une démission possible.
56 jours après les élections, l'Italie n'a toujours pas de gouvernement et «aucun parti ou coalition n'a eu suffisamment de votes pour le faire avec ses propres forces», a-t-il remarqué, en appelant les députés à «ne pas craindre de converger» et à ne plus agir comme «représentants d'une faction».
Le vieux responsable ex-communiste, devenu l'homme le plus respecté d'Italie, a multiplié les critiques contre les partis tous confondus, «responsables de tant de coups pour rien».
Il les a appelés à s'inspirer des rapports des dix «sages» qu'il avait fait plancher sur les réformes indispensables pour l'Italie. «La nécessité d'une entente entre forces diverses» s'impose, a recommandé M. Napolitano, la voix brisée à trois reprises par l'émotion, en rappelant qu'il a été député depuis l'âge de 28 ans. I