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Libération
TRIBUNE

Les Tsarnaev sont-ils des terroristes ?

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par Olivier Hassid, Chargé de cours à l’université Paris-Ouest
publié le 22 avril 2013 à 19h06

«Captured ! The hunt is over», tweetait vendredi soir la police de Boston. La chasse est-elle vraiment finie ? Si en effet, les deux frères Tamerlan et Dzhokhar A. Tsarnaev ont été neutralisés, la poursuite n'est en réalité pas terminée. Certes, les deux frères ont bien été mis hors d'état de nuire (l'un tué, l'autre arrêté). Mais qu'il s'agisse d'eux ou de Mohamed Merah il y a un an en France, on observe que nombre d'individus ont envie d'en découdre avec nos sociétés.

Or, cette situation n'est pas près de s'arrêter et ce pour deux raisons essentielles. Tout d'abord, le nombre de déracinés, de décalés (misfits) et de marginaux, ce qu'étaient les deux frères caucasiens, ne cesse de croître à la fois sous l'effet de la crise économique, de la mondialisation et des inégalités produites par le capitalisme moderne. Etaient-ils de dangereux terroristes reliés à une mouvance radicale islamiste ? Sincèrement, non. Mais il est surprenant de constater que dès que leur identité a été révélée, la réaction immédiate a été un amalgame entre noms à consonance musulmane et terrorisme. Cependant, Tamerlan et Dzhokhar A. Tsarnaev n'ont très certainement rien avoir avec ce que l'on pourrait qualifier de «terroristes traditionnels», à savoir des personnes utilisant systématiquement des actes de violence pour répandre l'insécurité dans une perspective politique, et insérées dans un réseau plus vaste d'endoctrinement. Pourtant, ils sont considérés ainsi et l'ont peut-être toujou