L'auteur de thrillers Dennis Lehane, qui vient de publier Ils vivent la nuit (Rivages), a été révulsé par les attaques dont sa ville, Boston, a été l'objet. Nous avons cherché à en savoir plus que les quelques lignes jetées à chaud sur sa page Facebook (Libération du 17 avril).
Vous disiez croire que les frères Tsarnaev voulaient détruire le savoir à Boston…
Ce sont des fanatiques - ceux qui ont redoublé d'efforts après avoir oublié leur objectif, comme disait le philosophe George Santayana [qui a vécu à Boston, ndlr]. Quel que soit leur raisonnement, celui-ci ne vaut rien s'il passe par l'assassinat d'enfants innocents au nom d'une cause. A ce niveau, ce n'est pas une cause, c'est une abomination.
Qu’est-ce qui est le pire pour vous ? Une attaque de l’extérieur ou une attaque de l’intérieur ?
Pour moi, il n’y a aucune différence. Un fanatique est un fanatique. Un être humain motivé par la haine reste un être humain motivé par la haine. La soi-disant «cause» qu’ils brandissent n’est qu’un paravent, un prétexte.
Les Etats-Unis ont subi de nombreuses tueries ces derniers mois. Pourtant une restriction des ventes d’armes a été bloquée par le Congrès…
C’est un scandale, un déshonneur. 90% des Américains réclament juste que l’achat d’armes soit contrôlé. Les fabricants d’armes et leurs grouillots pathétiques, à qui ils dictent leur volonté au Congrès et au Sénat, s’assoient sur la volonté du peuple américain. C’est ainsi que les hommes qui fabriquent des machines à tuer peuvent continuer à faire du fric. Refuser qu’il y ait la moindre différence entre un revolver de calibre 38 et un fusil d’assaut AR-15, c’est comme refuser qu’il y ait une différence entre aspir