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Libération
Récit

Archipel des Senkaku : Pékin prend la mer, Tokyo des grands airs

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Le Premier ministre japonais s’est fait martial, hier, après une incursion de la marine chinoise.
publié le 23 avril 2013 à 20h46

Rien n'était réglé, mais tout semblait sous contrôle. Puis, en moins de vingt-quatre heures, la crise autour de l'archipel des Senkaku, administré par Tokyo mais revendiqué par Pékin sous le nom de Diaoyu, est repartie de plus belle. Hier matin, une flottille de huit navires chinois de surveillance est entrée dans la zone de 12 milles marins entourant ces confettis d'îles en mer de Chine orientale. Jamais depuis septembre et le rachat par Tokyo de trois îlots à la famille Kurihara, autant de bateaux chinois n'avaient fait incursion en une seule fois dans les eaux territoriales des Senkaku. Vent debout contre cette nationalisation qu'elle assimile à une «violation de sa souveraineté», la Chine maintient depuis sa présence dans ces eaux, quand elle ne dépêche pas ses avions de chasse aux abords de l'espace aérien nippon.

Dans cette stratégie de la tension permanente, le Japon n'est pas en reste. Interrogé hier par un parlementaire sur l'éventualité d'un débarquement chinois, le Premier ministre, Shinzo Abe, s'est fait martial en rappelant que les îlots restaient sous le «contrôle actif» de Tokyo. «Il serait normal que nous les repoussions par la force si d'aventure ils débarquaient», a-t-il précisé. Quatre mois après son arrivée à la tête du gouvernement, Abe se retrouve à gérer une affaire empoisonnée et léguée par ses prédécesseurs du Parti démocrate du Japon, qui met au plus mal les relations sino-japonaises et fragilise leurs échanges. Ce nouvel i