Les deux Français ressortent de la carcasse calcinée de l'ambassade, un sac plastique à la main. A l'intérieur, des babioles qui ont survécu à l'explosion. Les documents de travail ? «Encore à l'intérieur. Qu'ils viennent les chercher s'ils les veulent !» lâche l'un d'eux. Tristesse, amertume et rage, ce sont les maîtres mots des employés, massés devant leur ancien lieu de travail, situé dans un quartier résidentiel huppé, dans l'ouest de Tripoli.
L’ambassade de France en Libye a été victime d’une attaque à la voiture piégée, hier, peu après 7 heures. Deux gendarmes de faction ont été blessés, dont l’un grièvement. Souffrant de plusieurs fractures à la tête et au dos, le second a été opéré dans un hôpital sur place. Ses jours ne sont pas en danger. Selon nos informations, deux voitures auraient été impliquées dans l’explosion mais seule l’une d’elle a explosé entièrement, laissant un cratère sur la chaussée. Le souffle a détruit les maisons alentour et a brisé des fenêtres de plusieurs habitations sur une centaine de mètres.
«Pays frère». Rihana, une femme de 18 ans, résidant dans une maison en face de l'ambassade, compte également parmi les victimes. «Elle préparait le petit-déjeuner lorsque l'explosion a eu lieu, explique son père, bandé au pied droit à cause d'un éclat de verre. La porte du réfrigérateur lui est tombée sur le dos. Elle avait aussi une coupure à la tête. On l'a emmenée en Tunisie pour se faire soign