Les militaires l'appellent «l'effet mercure» : quand on presse une bille de ce métal liquide, elle se scinde en de multiples gouttes qui s'éparpillent sans qu'on puisse jamais les éliminer. Au Nord-Mali, l'armée française a certes frappé les groupes jihadistes au cœur de leur sanctuaire, leur portant un coup majeur. Mais elle reconnaît volontiers qu'un nombre indéterminé d'entre eux - probablement plusieurs centaines - est parvenu à s'enfuir dans les pays voisins.
Vastes. Malgré l'armada déployée dans le ciel - les drones français et américains, les avions de surveillance ATL2 -, un strict contrôle de l'ensemble des vastes frontières du Mali relève de la mission impossible, même pour la principale armée de la région, celle de l'Algérie. Résultat : depuis l'intervention française, des groupes d'individus soupçonnés d'appartenir à la mouvance salafiste ont été aperçus dans plusieurs villes de la région, notamment à Niamey (Niger) et à Ouagadougou (Burkina Faso). «Les jihadistes n'ont pas attendu l'opération Serval pour circuler dans la région, note Mathieu Pellerin, directeur de Cisca (un centre d'analyse sur l'Afrique). Mais celle-ci a disséminé durablement la menace terroriste, et ce jusque dans des pays comme la Côte d'Ivoire et le Sénégal.»
Mais c'est surtout le sud de la Libye qui est cité comme l'une des principales zones refuges des jihadistes. D'après une source bien informée, certains terroristes blessés a