Echec et mat. Après dix jours de tensions diplomatiques et de vaste tumulte médiatique dans un dossier pourtant réputé pour son manque d’évolution depuis plus de trente-cinq ans, le Maroc a dû pousser un grand ouf de soulagement hier. A la dernière minute, les Etats-Unis sont revenus sur leur recommandation d’étendre à la surveillance des droits de l’homme le mandat de la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara-Occidental (Minurso). Cette force onusienne, chargée depuis 1991 de surveiller le cessez-le-feu dans l’ex-colonie espagnole que se disputent le Maroc et les indépendantistes du Front Polisario, soutenus par l’Algérie, doit voir son mandat renouvelé aujourd’hui. Le texte mis au point par les Etats-Unis mentionne la nécessité d’encourager au respect des droits de l’homme, mais sans l’inclure dans le mandat.
Une victoire pour le Maroc. Rabat s'oppose depuis toujours à ce que la Minurso ait un droit de regard sur sa façon de gérer le Sahara-Occidental, au prétexte que ce serait une atteinte à sa «souveraineté nationale» sur un territoire que le royaume contrôle et administre depuis 1975. Ne boudant pas son plaisir, un des principaux quotidiens francophones du pays titrait «Sahara : les Etats-Unis reculent». Pourquoi Washington a fait cette volte-face ? L'absence de consultation des autres membres du Groupe des amis du Sahara-Occidental, auquel appartiennent, outre les Etats-Unis, la France et l'Espagne (alliés traditionnels du Maroc