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Portrait d'archive

Françoise Larribe, à moitié libérée

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Les otages dans le mondedossier
Les récentes libérations font espérer cette ex-otage au Niger, où son mari reste séquestré depuis plus de deux ans.
Paris, le 15 avril 2013. Françoise Larribe, ex-otage au Niger, où son mari reste séquestré depuis plus de deux ans. (Photo Isabelle Rimbert pour Libération)
publié le 26 avril 2013 à 19h06

Forcément, elle a appris la nouvelle avec plaisir : la libération des Moulin-Fournier le 19 avril, à la frontière du Nigeria et du Cameroun «offre une petite lueur d'espoir», dit-elle d'une voix hésitante au téléphone. Quelques jours plus tôt, on l'avait rencontrée autour d'une tasse de thé au Train bleu, qui domine la gare de Lyon à Paris. Françoise Larribe arrivait tout juste d'Alès, dans le Gard, où elle vit depuis sa libération. Casque de cheveux gris et tenue d'un chic discret, c'est une femme menue, élégante et vive, qui impressionne un peu au début. Est-ce parce qu'on sent tout de suite que c'est une femme de caractère ? Ou bien, est-ce juste à cause de ce qu'elle a vécu et vit encore aujourd'hui ?

Le 16 septembre 2010, Françoise Larribe était enlevée en pleine nuit, avec son mari, Daniel, et cinq autres employés du site minier d'Arlit (nord du Niger). Tous sont aussitôt embarqués dans des jeeps par des hommes en armes. «Vous savez qui nous sommes ? Nous sommes Al-Qaeda au Maghreb islamique [Aqmi]», leur ont très vite indiqué les ravisseurs alors que le cortège fuyait déjà vers le Mali voisin. Très vite aussi, les ravisseurs confisquent toutes les montres et le temps est soudain suspendu dans ce vaste désert transformé en prison à ciel ouvert. Des journées entières à attendre, sans rien à faire. «Avec Daniel, on avait fabriqué un cadran solaire avec un bâton. On essayait de structurer ce vide avec des activités imposées. On disait par exemple "de