Vladimir Poutine a décidé de placer les richesses de ses bureaucrates sous contrôle de l’administration présidentielle en instituant un nouveau mode de déclaration du patrimoine des fonctionnaires et des membres de leur famille.
Officiellement, c'est un tournant dans la campagne anticorruption menée par le Kremlin. «La lutte contre la corruption n'est pas un effet de mode ni une campagne de communication, pas plus qu'une tentative de détourner l'attention de la société d'autres problèmes. C'est une guerre de longue haleine», a récemment déclaré Sergueï Ivanov, le chef de l'administration présidentielle, pour devancer les plus critiques, prompts à reprocher au président Poutine une politique populiste. «Dans cette lutte, nous n'avons pas d'intouchables et il ne peut y en avoir», a-t-il ajouté. Une assertion difficile à croire, car la malhonnêteté des bureaucrates et l'immunité dont ils jouissent sont des lieux communs en Russie.
Quoi qu'il en soit, en vertu du nouveau décret signé début avril, les fonctionnaires russes ont jusqu'au 1er juillet pour fermer leurs comptes à l'étranger et rapatrier leurs fonds. Ils doivent aussi déclarer tous les biens qu'ils possèdent à l'étranger. Et justifier de l'origine des financements qui leur ont permis d'acquérir de l'immobilier, des titres de propriété ou des véhicules dans le cas où leur valeur excéderait la somme de leurs revenus familiaux durant les trois dernières années. S'ils veulent placer de l'argent h