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Libération

Le pavot, un défilé de haute culture

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Ni l’Otan ni le gouvernement afghan n’arrivent à enrayer la production d’opium.
publié le 26 avril 2013 à 20h06

Plus de dix ans d'intervention internationale n'y ont rien changé. L'Afghanistan produit toujours 90% de l'opium mondial. Et selon le dernier rapport du Bureau de l'ONU contre la drogue et le crime (UNODC), publié le 15 avril, les perspectives pour cette années sont alarmantes. «Les surfaces cultivées de pavot ne vont pas simplement croître dans les zones déjà productrices en 2012… mais aussi dans les régions où la culture était nulle», souligne l'ONU. En augmentation depuis trois ans, les cultures devraient s'étendre cette année sur près de 155 000 hectares.

Accablantes aussi bien pour l'Otan, déployée depuis 2003 dans le pays, que pour le gouvernement afghan, les conclusions de l'ONU n'ont été officiellement commentées que par l'Union européenne. Dans un communiqué diffusé le 17 avril, ses représentants à Kaboul se sont dits «préoccupés» et ont rappelé que 90% de l'héroïne - un dérivé de l'opium - consommée en Europe était originaire d'Afghanistan.

«Poppy free». Selon les experts des Nations unies qui ont rencontré les représentants de plus de 500 villages, l'augmentation de la production de pavot tient avant tout à sa rentabilité. Même si les prix ont récemment baissé, après une forte hausse en 2010 lorsqu'un parasite avait détruit la moitié des cultures, 1 kg d'opium se vend aujourd'hui 160 dollars (123 euros), contre 1,25 dollar pour 1 kg de riz ou moins de 50 cents pour 1 kg de blé.

Les cultivateurs de pavot reçoiven