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Libération
EDITORIAL

Dangers

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publié le 28 avril 2013 à 22h06

A quel jeu dangereux jouent les socialistes français, prêts à transformer Angela Merkel en bouc émissaire plutôt que de débattre de la politique de leur gouvernement ? A quoi joue encore Claude Bartolone, devenu un opposant équivoque du Président sur la transparence des élus ou la diplomatie européenne, en souhaitant «une confrontation» avec l'Allemagne ? On peut - on doit - pouvoir discuter des politiques de rigueur, mais il est démagogique d'en faire porter le chapeau à Berlin ou à Bruxelles. Le populisme qui mine la France se nourrit de xénophobie et on attendait autre chose qu'une douteuse germanophobie du parti de Léon Blum ou de Jacques Delors.

Heureusement, plusieurs responsables socialistes comme Manuel Valls, Elisabeth Guigou ou Bernard Cazeneuve, ont dénoncé les vaines attaques de leurs camarades. Mais, rien n’est venu du transparent ministre des Affaires européennes ni du toujours prudent ministre des Affaires étrangères. Quant à Jean-Marc Ayrault, il va falloir qu’il trouve autre chose qu’un tweet en allemand pour rassurer les dirigeants d’un pays qui a construit l’Europe avec la France. La réponse appartient à Hollande.

Il ne s’agit pas de s’aligner sur les politiques économiques de la chancelière qui est d’un autre bord politique dans un pays à l’histoire et à la culture sociale différentes de celle de la France. Mais, le PS ne doit pas se tromper de cible. Au Président et à son parti d’assumer et de défendre une politique qui est sociale-démocrate, donc