Rien ne va plus depuis longtemps déjà entre Paris et Berlin… Même si le pire semble avoir été évité et que les autorités françaises ont tenté de rattraper le coup en imposant des modifications substantielles à la motion initiale présentée par le PS, le projet de texte critiquant «l'austérité allemande» et «l'égoïsme d'Angela Merkel» creuse encore un peu plus le fossé entre les deux capitales. A Berlin, la méfiance et l'incompréhension envers la France ont rarement été aussi fortes.
Officiellement, l'entourage de la chancelière reste serein et s'en tient à sa ligne de conduite habituelle : on n'étale pas ses désaccords avec la France en public. «Nous souhaitons la réussite de la France, car la France est importante pour la zone euro dans son ensemble, et nous accompagnerons de manière amicale les réformes engagées ou en cours», avait même déclaré Angela Merkel mercredi. Son porte-parole ajoute que les deux pays travaillent «très bien ensemble», et «ne pas avoir l'impression qu'il y a un changement de politique» côté français.
Naïf. Tant que Paris poursuit sa politique d'austérité et d'équilibre budgétaire, pas de raison de s'inquiéter donc. Même si les résultats ne sont pas à la hauteur de ce que le gouvernement allemand escomptait. Wolfgang Schäuble, le ministre des Finances, s'est gardé de toute critique, même lorsque Pierre Moscovici assurait fin février que Paris ne sera finalement pas en mes