«Le gouvernement du Karnataka devra évacuer la moitié des habitants de Bangalore dans les dix prochaines années, en raison de la pénurie d'eau, de la contamination de l'eau et des maladies.» Ce scénario catastrophe, prédit dans un article par un ancien haut fonctionnaire de cet Etat du sud de l'Inde, a créé la polémique dans la «Silicon Valley indienne». La cité est victime de son succès, sa population a doublé en vingt ans et atteindra 10 millions en 2016. La «ville des jardins», comme elle était surnommée autrefois, est devenue une mégalopole en plein boom démographique, un chantier où résidences, grands immeubles et centres commerciaux sortent de terre. Mais les infrastructures ont bien du mal à suivre, la faute au manque de planification, à l'incompétence et la corruption des autorités locales.
Pendant la saison estivale, la pénurie d'eau est désormais un problème récurrent, qui risque de devenir critique. Si les piscines des résidences de luxe et des grands hôtels ne connaissent pas la crise, nombre d'habitants se désespèrent devant un robinet souvent à sec. La ville dépend à 80% du bassin de la rivière Cauvery qui coule à 100 km de là. Une eau précieuse, disputée par l'Etat voisin du Tamil Nadu en aval. Un volume fixe a été alloué à Bangalore, sur décision de justice, qui reste bien en dessous des besoins. Plus du tiers de cette eau est aussi perdu dans les fuites de canalisations vétustes. «Dans mon immeuble, nous avons le droit d'aller remplir des jerrica