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Libération
Reportage

Ces milices libyennes qui exigent l’épuration

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Prônant le vote, dimanche, de la loi qui doit bannir les ex-cadres kadhafistes des postes clés, les révolutionnaires font pression en bloquant l’accès aux ministères.
publié le 1er mai 2013 à 21h16

Les «Mad Max» sont de retour dans la capitale libyenne. C’est ainsi que sont surnommés les pick-up surmontés de mitrailleuses, largement utilisés par les révolutionnaires. Depuis dimanche, des dizaines de ces véhicules bricolés pour la guerre stationnent devant les ministères des Affaires étrangères et de la Justice. Un demi-millier d’anciens rebelles accompagnés de quelques dizaines de femmes et d’enfants ont manifesté, mardi, devant le bâtiment du Congrès général national. Ce coup de force dans la capitale libyenne a un but : faire voter, dimanche par les parlementaires, la loi d’exclusion politique qui vise à bannir les anciens kadhafistes des postes clés dans l’administration et dans les secteurs stratégiques de l’économie. De loin, ces scènes pourraient laisser penser à un quasi coup d’Etat. Il n’en est rien, du moins pour le moment. Malgré de nombreuses rumeurs, aucun ministre n’a jusqu’ici démissionné sous la pression, à commencer par le premier d’entre eux, Ali Zeidan. De près, les «touwars» (les révolutionnaires) manient davantage le gobelet de café que la kalachnikov.

A l'ombre de deux canons de mitrailleuse, Hassan Jaluta discute le plus paisiblement du monde avec les journalistes. «Nous voulons le vote de la loi d'isolement politique. Nous resterons jusqu'à ce qu'elle passe, mais il n'est pas question de tirer un seul coup de feu. Les canons, c'est pour montrer notre force, c'est tout», explique-t-il. Les matelas et les bouteilles d'eau vides témoignent d