L’opposition vénézuélienne, qui conteste la victoire de Nicolás Maduro à la présidentielle du 14 avril, devait déposer hier un recours devant le Tribunal suprême de justice. Son représentant, Henrique Capriles Radonski, estime que le résultat du scrutin a été faussé par de nombreuses fraudes.
Ces fraudes sont-elles avérées ?
La faible différence de voix entre les deux prétendants à la magistrature suprême est en tout cas utilisée par la Mesa de la Unidad Democrática (MUD, alliance d’une trentaine de partis d’opposition) pour faire monter la pression. En remportant le scrutin avec seulement 50,75% des suffrages contre 48,97% à Capriles, Maduro a engrangé le plus mauvais score électoral depuis quinze ans, durant lesquels son prédécesseur, Hugo Chávez, prenait nettement l’avantage sur ses concurrents. Mais 265 000 voix séparent tout de même les deux rivaux et l’opposition fait état de fraudes qui toucheraient quelques milliers de votants seulement. On est loin du compte, dans un scrutin jugé bien organisé par les 200 observateurs étrangers présents sur place. Les irrégularités ont plutôt été constatées, lors de la campagne électorale, par l’ampleur des moyens d’Etat mis à la disposition du candidat officiel - à l’époque président par intérim - et, le jour du scrutin, par la mobilisation des militants du Parti socialiste unifié du Venezuela (PSUV, au pouvoir), qui sont allés chercher les électeurs infidèles ou indécis manu militari.