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Interview

Boston, rive gauche

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publié le 3 mai 2013 à 19h36

Spécialiste de l'histoire politique des Etats-Unis et enseignant à Sciences-Po Lyon, Vincent Michelot vient de publier une biographie de John F. Kennedy (1). Il y décrit notamment le rôle et l'ambiance de la Nouvelle Angleterre, dont Boston est la capitale. En remontant le temps, avec cette carte du XVIIIe siècle, la ville apparaît comme le creuset historique de l'Amérique indépendante. Cette vue du port date de l'époque du Tea Party, quand des tonnes de thé furent jetées à la mer pour protester contre les taxes du colonisateur anglais.

Les récents attentats ont ciblé, involontairement, beaucoup de symboles…

Boston est la ville emblématique de la gauche. A la fois celle des mouvements ouvriers et celle des Kennedy. Cette aura progressiste est aussi due au fait que Boston représente la plus grosse concentration étudiante des Etats-Unis. On peut citer Harvard, le MIT (Massachusetts Institute of Technology), mais aussi le Boston College, la Boston University, la Brandeis University et, bien sûr, la Northeastern University. C'est aussi une ville qui a vécu d'intenses affrontements ethniques et raciaux. Boston est souvent identifiée à l'Irlande et à l'Italie, mais sa communauté noire est importante. Elle était à la pointe du combat pour la mixité raciale avec le busing (mélanger des étudiants de différents milieux) et les magnet schools, ou l'on rehaussait le niveau d'enseignement dans certaines écoles de quartiers pauvres.

C’est aussi un symbole historique…

L'attentat a eu lieu lors du Patriot's Day, qui célèbre les grandes batailles pour l'indépendance. Et