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Libération

Les Britanniques séduits par les piques de l’Ukip contre l’Europe

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publié le 3 mai 2013 à 21h16

Il jubile. Sur toutes les chaînes de télévision, Nigel Farage, le charismatique chef de l'Ukip (United Kingdom Independence Party), affiche une mine de chat repu. «Ramenez les clowns», ricane-t-il en boucle. «Clowns, cinglés, racistes, abrutis», les membres de l'Ukip ont été abreuvés d'insultes par les autres partis britanniques ces derniers jours. Pourtant, c'est cette petite formation, dont le programme consiste à réclamer la fin de l'appartenance du Royaume-Uni à l'Union européenne, qui s'est révélée jeudi le grand gagnant des élections locales.

Sans disposer d’un seul député au Parlement (il compte cependant 11 députés européens), mais, avec 20 à 25% des bulletins au niveau national, l’Ukip affichait jeudi la plus forte progression en voix.

Et il effraye désormais sérieusement les partis traditionnels, les membres de la coalition gouvernementale, conservateurs et libéraux-démocrates, mais aussi les travaillistes.

Les tories et les libdems sont, sans surprise, les grands perdants du scrutin. Il est fréquent qu’à mi-mandat - les prochaines législatives auront lieu le 7 mai 2015 - le gouvernement soit sanctionné lors des scrutins locaux. Surtout en période de crise économique aiguë.

Mais l’ampleur des gains de l’Ukip pose une question difficile : s’agit-il juste d’un vote ponctuel de protestation ou d’un mouvement plus profond ?

Le plus touché par le résultat est sans conteste le Premier ministre conservateur, David Cameron. Il a multiplié ces derniers jours le