Lors des élections générales de dimanche, l’opposition sera, pour la première fois depuis l’indépendance de la Malaisie en 1957, en position de l’emporter face à la coalition gouvernementale du Front national. Aussi, les principaux partis en lice ont tout tenté pour faire pencher la balance d’un scrutin qui risque d’être serré : vidéos diffusées sur Internet mettant en cause le comportement sexuel de certains candidats, accusations de corruption tous azimuts et allégations de malversations dans l’enregistrement des électeurs.
Deux camps s’opposent. Celui du Premier ministre Najib Razak, héritier d’une famille aristocratique et leader de l’Organisation nationale des Malais unis (UMNO), parti créé lors du départ des colonisateurs britanniques. L’autre, la Coalition du peuple (ou Pakatan Rakyat), qui regroupe trois partis, est dirigé de facto par Anwar Ibrahim, un ancien vice-Premier ministre passé dans l’opposition après avoir été accusé en 1997 de sodomie par le Premier ministre de l’époque, Mahathir Mohammad (la sodomie est illégale dans ce pays majoritairement musulman). Les accusations contre Anwar se sont révélées fausses, et son nom a été blanchi.
Visions. Au-delà de cette opposition de personnalités - Anwar est un intellectuel cosmopolite qui a fait ses classes dans un mouvement de jeunesse islamique ; Najib est un bon vivant dont le nom a été lié à plusieurs affaires sulfureuses -, les deux camps représentent des visions différentes